Portugal — Viana do Castelo, la petite perle du Nord
Je commence cet article par un de mes spots favoris : Viana do Castelo, au nord du Portugal. C’est un petit bijou de la côte Atlantique, souvent éclipsé par des destinations plus connues comme Guincho ou Lagos, mais justement, c’est l’un de ses charmes. Quand je suis arrivé là-bas la première fois, j’ai su que ce petit coin serait mon jardin d’été pendant longtemps.
Le vent thermique, appelé localement le “Nortada”, souffle avec régularité dès le début de l’après-midi, offrant des conditions idéales pour le wingfoil. L’eau est cristalline (quoique un peu fraîche, prévoyez une 4/3 mm au minimum), et le plan d’eau devant la plage de Cabedelo est une belle alternance de flat et de petites vagues. Parfait pour progresser ou tenter ses premières manœuvres de freestyle !
Côté ambiance… détendue, surf vibes, et quelques bons petits restaurants dans le centre historique de Viana pour terminer la journée autour d’un verre de vinho verde. Les prix y sont encore accessibles, surtout si vous sortez un peu des circuits touristiques classiques.
Espagne — Tarifa, toujours au sommet
Comment ne pas évoquer Tarifa ? Certes, ce n’est pas le spot le plus confidentiel d’Europe, mais quand on parle de wingfoil en été, difficile de faire l’impasse. Entre le Poniente doux et le Levante bien musclé, j’ai rarement été déçu en termes de vent.
La plage de Los Lances offre un grand espace pour décoller, évoluer et revenir sans prise de tête. Il faut parfois jouer des coudes avec les kites et les windsurfers, mais la communauté Wing est en croissance et bien accueillie. Attention, l’eau peut être surprenamment fraîche pour l’Andalousie (merci les remontées d’eau), donc ne zappez pas la combi.
Le gros bonus ici, c’est l’ambiance du soir : bars, rooftops, tapas à happy hour, c’est le spot parfait si vous cherchez l’équilibre entre sessions musclées et afters bien senties. Et pour les fans de downwind, il y a quelques parcours géniaux à explorer, notamment vers la pointe de Punta Paloma.
Grèce — Naxos, l’île aux mille possibilités
En partant dans les Cyclades, direction Naxos ! C’est l’un des endroits les plus sous-cotés pour le wingfoil en Europe. Pourtant, le Meltem souffle allègrement de juin à septembre, les plages sont immenses et les paysages à couper le souffle. Perso, j’ai eu un coup de cœur pour Mikri Vigla — une plage au sud-ouest de l’île avec un lagon parfaitement flat à l’intérieur du récif et un shorebreak plus joueur côté océan. Ideal pour varier les plaisirs !
L’eau ici est turquoise comme dans une pub pour crème solaire et on ride souvent en boardshort. Louer du matos ou prendre une leçon est très facile grâce aux quelques écoles locales qui s’adaptent bien au wingfoil, ce qui n’est pas toujours le cas dans les spots très kite/wind-centric.
Et puis, la vie insulaire… entre une session et un plat de calamars grillés avec une vue improbable sur la mer Égée, que demander de plus ? Peut-être un petit sunset foil en silence total, juste toi, ton aile, et le miroir d’eau doré. Frissons garantis.
Italie — Sardaigne, l’écrin sauvage
La Sardaigne, c’est un peu le terrain d’aventure des riders en quête de paysages sauvages et de sessions loin du tumulte. Je recommande vivement le sud de l’île, notamment la zone entre Chia et Porto Botte. Les statistiques de vent en été y sont très correctes, souvent portées par les thermiques qui se lèvent vers 13-14h.
Le plan d’eau est flat dans les lagunes, parfait pour débuter ou travailler ses lignes, tandis que certains jours plus ventés ouvrent des options du côté vagues, notamment à Is Solinas. Moins de monde sur l’eau qu’ailleurs, beaucoup de liberté et une nature totalement préservée — c’est ce que j’aime ici. Et en bonus, la cuisine sarde qui frôle parfois le génie simple. Entre deux sessions, impossible de résister aux pasta alle vongole ou au fameux pane carasau.
France — Presqu’île de Giens, le coin multi-facettes
Retour dans l’Hexagone avec un spot que je redécouvre à chaque été : la Presqu’île de Giens, dans le Var. Entre la plage de l’Almanarre et la Badine, le terrain de jeu est juste hallucinant. Selon d’où vient le vent, on passe de l’un à l’autre, toujours avec ce décor incroyable de mer azur et de pinèdes.
Le Mistral et les brises thermiques offrent des fenêtres de navigations très régulières de mai à octobre. La diversité des plans d’eau permet de tout faire : freeride, carving dans du clapot, voire tenter des petits sauts sur des bumps par vent d’Est. La zone est encore sous le radar des foules wingfoil, et avec un peu de discrétion, on trouve des mises à l’eau quasi inconnues.
Et pour ceux qui veulent prolonger le trip, les îles d’Hyères (Porquerolles, Port-Cros…) sont accessibles en 15 minutes de glisse en downwind. Attention à bien checker la météo et les courants, c’est le grand large à portée d’aile !
Spots bonus et bons plans
Parce que le wingfoil c’est aussi l’aventure, voici quelques autres coins que j’ai testés (et parfois jalousement gardés pour moi) :
- Lac de Silvaplana, Suisse : le spot alpin qui déroute. Oui, c’est en montagne, à 1800m d’altitude, mais le vent thermique (le Maloja) est si régulier qu’on planifie sa session comme un train suisse. Décor féerique, eau glaciale… à faire au moins une fois !
- Îles Canaries — Fuerteventura : Banco de sable à perte de vue et alizés presque constants. Surtout autour de Sotavento, c’est un terrain de jeu immense et souvent sous-exploité en wing.
- Île de Texel, Pays-Bas : On n’y pense pas souvent pour l’été, pourtant les statistiques de vent sont solides, les plages longues et vides, et les couchers de soleil épiques. Parfait pour une session roots entre potes.
Enfin, pour ceux qui aiment le combo vanlife + foil, je vous recommande de repérer des aires de stationnement proches des accès plage et de voyager léger avec du matos compact. La nouvelle génération d’ailes et de boards gonflables permet de tout caser dans un petit van sans négliger la performance.
L’Europe regorge de joyaux pour le wingfoil, et chaque été est une nouvelle occasion de les découvrir. N’hésitez pas à me partager vos propres corners secrets sur Insta ou dans les commentaires du blog : la communauté wingfoil est encore jeune, curieuse et ultra-partageuse. C’est ça aussi, l’esprit glisse.
Bon ride à tous, et peut-être à bientôt sur l’eau quelque part en Méditerranée ou sur l’Atlantique…