Pourquoi l’entretien en voyage change tout
Je le vois à chaque trip : deux types de riders. Ceux qui bichonnent leur matos et profitent de chaque session comme au premier jour, et ceux qui enchaînent les galères : valves qui fuient, ailerons tordus, rails explosés, vis introuvables… Devine lesquels passent plus de temps à l’eau.
Sur la route, loin de son garage et de sa boutique habituelle, l’entretien et la réparation prennent une autre dimension. On n’a pas accès à tout, on doit faire avec les moyens du bord, et chaque petite négligence peut transformer un trip de rêve en mission dépannage.
Dans cet article, je te partage ce que j’ai appris au fil des trips kite, surf et windsurf, des sacs perdus par les compagnies aériennes, des sessions au milieu de nulle part et des bricolages improbables qui sauvent une semaine entière de ride.
Préparer son matos avant de partir
L’entretien en voyage commence bien avant d’arriver au spot. Le gros des problèmes qu’on rencontre en trip vient souvent d’un matos déjà fatigué au départ.
Check complet du surf, kite et windsurf avant le départ :
Pour le surf :
Pour le kite :
Pour le windsurf :
Je pars du principe que tout ce qui est “limite” à la maison ne survivra pas à trois vols avec escales, 300 km de piste en pickup et 10 sessions dans de la shorebreak bien méchante.
Le kit de réparation minimaliste à toujours avoir en voyage
Je me suis longtemps trimballé avec la moitié d’un atelier dans ma housse avant de comprendre qu’avec un kit bien pensé, on pouvait couvrir 95 % des pépins courants.
Ce que j’emporte (et que je recommande) :
Tout ça tient facilement dans une petite pochette. Je la mets dans mon bagage cabine, comme ça, si la housse de matos se perd, j’ai de quoi gérer les premières bricoles avec un matos de loc.
Protéger son matos pendant le transport
Les plus gros dégâts sur les planches ne viennent pas forcément des sessions hardcore, mais des soutes d’avion. Et là, c’est la loterie. Alors je surprotège.
Quelques astuces qui m’ont évité bien des larmes :
Pour les kites, je fais attention à bien les plier sans tordre les valves. En soute, le froid peut durcir les plastiques, et une valve mal rangée peut se fendre au premier gonflage.
Entretenir son surf en voyage
Une planche de surf bien entretenue, c’est non seulement plus durable, mais aussi plus agréable à surfer. En trip, avec les changements brutaux de température, d’humidité et les transports à répétition, elle morfle vite.
Mes routines simples sur place :
Dès que je vois un impact qui a pris l’eau, même léger, j’attends qu’il sèche et je répare à l’UV. En trip, je privilégie les réparations rapides mais propres plutôt que les grosses réparations à la maison plus tard… sur une planche déjà gorgée d’eau.
Réparer une planche vite fait (mais bien) sur la route
On a tous connu ce moment : tu sors de l’eau euphorique, tu poses la planche, tu la retournes… et tu vois un impact bien moche sur le rail.
Ma méthode express :
Ce n’est pas une réparation “atelier”, mais en voyage, ça permet de sauver le trip. Et honnêtement, la plupart de ces bricolages tiennent très bien dans le temps si on ne massacre pas la zone.
Entretenir son kite sur place
Le kite est souvent la partie la plus sensible du quiver en trip. Entre le sable, les coquillages coupants, les zones de décollage pourries et le soleil, il vieillit à vue d’œil si on ne fait pas gaffe.
Ce que je fais systématiquement en voyage :
Astuce que j’adore : dans les spots un peu roots, je garde un vieux tapis de sol ou une bâche légère pour plier l’aile proprement sans la massacrer sur un sol caillouteux.
Gérer les fuites et micro-déchirures de kite
Les petites galères classiques : l’aile qui se dégonfle en 10 minutes ou la micro-déchirure dans le spi après un crash foireux.
Pour les dégonflages mystérieux :
Pour les petites déchirures de spi :
En voyage, le but est d’éviter que le petit trou ne devienne une déchirure complète qui ruine le trip. Mieux vaut un patch un peu moche qu’une aile inutilisable.
Entretenir et sauver son windsurf loin de la maison
En windsurf, ce qui casse en premier en voyage n’est pas toujours ce qu’on croit. Évidemment, il y a les mâts qui explosent dans la vague, mais les vraies galères viennent souvent des petits éléments qu’on ne regarde jamais.
Les pièces que je surveille en priorité :
En trip, j’essaie de toujours avoir au moins un pied de mât de secours dans le groupe. C’est la pièce qui, si elle casse, peut réellement te laisser à terre pendant tout le voyage.
Les bons plans pour trouver du matos et des réparateurs en local
On ne voyage pas toujours avec tout, et parfois, la meilleure réparation, c’est celle faite par le shaper ou le voiler du coin.
Mes réflexes à chaque arrivée sur un nouveau spot :
Dans certains pays, les ateliers de réparation de voiles de pêche font des miracles sur un kite ou une voile de windsurf, pour trois fois rien. C’est là que le fait de parler un peu la langue locale ou de s’appuyer sur les écoles aide beaucoup.
Quelques spots “galère-proof” et où trouver de l’aide facilement
Je ne vais pas balancer tous les spots confidentiels ici, mais clairement, certains coins sont plus “safe” que d’autres niveau logistique matériel.
Quelques exemples de destinations “faciles” pour l’entretien et la réparation :
À l’inverse, certains atolls perdus ou spots très isolés exigent d’être vraiment autonome. Là, ton petit kit de réparation fait toute la différence entre un trip légendaire et une semaine à regarder les autres rider depuis la plage.
En résumé : rouler léger, mais malin
Avec les années, j’ai compris qu’il ne servait à rien de voyager avec un atelier complet. En revanche, quelques bons réflexes avant le départ, un kit de réparation bien pensé et un peu de débrouille transforment totalement l’expérience.
Un surf propre, un kite sans fuites, un pied de mât fiable… ce sont des détails qu’on oublie vite quand tout va bien, mais qui prennent une importance énorme quand on est à des milliers de kilomètres de chez soi, face à un swell parfait ou un thermique bien calé.
Si tu prépares un prochain trip, prends le temps de checker ton matos, d’optimiser ton quiver de réparation et de repérer à l’avance les shops et ateliers locaux. Crois-moi, les meilleures sessions sont souvent celles où on n’a rien d’autre à penser que la prochaine vague ou la prochaine rafale.
